L'article essaie de croiser les regards portés sur les costumes bretons de la première moitié du XIXe siècle : ceux des Bretons eux-mêmes, à travers les costumes qu'ils nous ont laissés, et ceux des élites, de la province ou d'ailleurs.

Ce demi-siècle est celui de plein développement des costumes, de leur plus grand dynamisme. On retrouve ce moment particulier dans d'autres provinces mais, en Bretagne, il est marqué par ce que Creston a appelé une "fragmentation" des modes qui aboutit à une diversité pratiquement sans équivalent ailleurs.

Or, dès cette époque, les élites, bretonnes ou non, produisent une abondance de textes, d'images et de commentaires qui finissent par dessiner une lecture à contresens du phénomène. Sans comprendre, la plupart du temps, le langage social de ces costumes, sans faire l'effort de distinguer les variantes locales des costumes, ils les associent à un lointain passé, à l'isolement ou à la mort, alors qu'ils sont avant tout des costumes de fête.